samedi 6 janvier 2007

L’Idéologie du warning

Notre époque dominée par le puritanisme hygiéniste anglo-saxon invente le warning. Signalétique, dite « de prévention » par abus de langage, et apposée sur des produits de consommation (et de plaisir), le warning repose sur une supercherie idéologique et morale fondamentalement puritaine, tant dans son mécanisme que dans son expression.
En effet, en prétendant prévenir l’usage pathologique ou démesuré d’un produit, le warning institue un comportement pathologique ou excessif en norme de ce produit. Ainsi le tabac est affirmé tueur au lieu d’indiquer que la consommation excessive de tabac peut provoquer des maladies mortelles. Ce mécanisme d’institution d’une norme hyperbolique ( sans moyen terme et sans discernement, donc morale) est puritaine en ce qu’elle objective les effets d’une déviance pour en faire des qualités intrinsèques du produit. Autrefois on appelait cela le diable et les ligues puritaines anglo-saxonnes ont toujours dénoncé le diable dans les produits qu’elles condamnaient. En ce sens, l’âge des warnings découle directement de l’esprit protestant du Capitalisme décelé par Max Weber. Le warning est le marquage du diable.
Ce devenir norme des comportements déviants s’appuie désormais sur l’Epidémiologie qui est la religion des experts. Dernier exemple en date : le warning indiquant que le vin est mauvais pour les femmes enceintes. Si un verre de vin dans la journée était si mauvais pour les femmes enceintes, cela fait longtemps qu’il n’y aurait plus de vignerons car les femmes de vigneron ont toujours bu du vin raisonnablement et ont fait des enfants qui ne se portent pas plus mal que les autres.
Ainsi la science mal comprise et déviée de son véritable projet fonde le mécanisme de diabolisation et de marquage "satanique" dont l’idéologie du warning, si on ne la détruit d’urgence, marquera bientôt tous les objets du plaisir terrestre.

1 commentaire:

hors landau a dit…

Tiens, on ne parle plus de la vache folle! C'était tout simplement bidon!