dimanche 21 janvier 2007

Comment Daguin fut roulé dans la farine

Cher André Daguin, je vous aime et je vous respecte car vous êtes un grand cuisinier.
En tant que Président de l’Union des métiers de l’hôtellerie, vous avez participé l’été 2006 à la mission d’instauration de la prohibition du tabac où vous êtes apparu d’abord en défenseur de la liberté et du droit de fumer conformément à la loi Evin de 1991. Mais en chemin vous avez jeté les armes devant une poignée de missionnaires anti-fumeurs qui disent vous avoir convaincu que l’interdiction de fumer (à part dans des fumoirs aux conditions techniques irréalisables et sans service!) protégerait les patrons de restaurants d’éventuelles procédures judiciaires intentées par leur personnel confronté à la fumée de tabac.
Si telle est bien la raison de votre allégeance subite, il apparaît, comme pour la TVA à 5,5% que l’on vous a roulé dans la farine. En effet, si des Bur, Audureau, Dautzenberg et autres vous ont fait croire que l’arrêté de la Cour de Cassation du 29 juin 2005 évoquant un devoir de résultat du chef d’entreprise par rapport à la protection contre la fumée de tabac, pouvait s’appliquer à la restauration, on vous a menti. Car l’arrêté en question faisait référence explicite à la section Tabac du Code de Santé Publique dont l’article R3511-13 protégeait précisément les patrons de bars et de restaurants en reconnaissant le droit de fumer dans leurs établissements.
Ainsi les chefs d’entreprise de la restauration ne pouvaient en aucune façon se trouver dans le cas de figure de cette entreprise de gardiennage, jugé par la Cour de Cassation. Or aujourd’hui, le Code de Santé Publique a été modifié subrepticement lors du décret de prohibition de novembre 2006, et cet article qui protégeait la profession a disparu. Désormais, les patrons de restaurants sont plus fragiles que jamais. Non seulement ils risquent de perdre une clientèle qui comme moi ne fréquentera plus les tables où l’on ne pourra terminer sur un vieil Armagnac et un cigare, mais il leur est ordonné de surcroît, sous peine d’amende, d’assumer des fonctions de police ! Cher André, il vous reste à réclamer que la profession soit assermentée et qu’elle bénéficie du statut de fonctionnaire.

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